L'enseignement
Du savoir réellement enseigné au savoir de référence de l'enseignant : Etude de cas en Karaté
Frédéric HEUSER
Doctorant au LEMME, EA 3692, Equipe AP3E, Université Paul Sabatier TOULOUSE III
Problématique de la recherche
Ce texte est extrait de la communication faite au colloque JORRESCAM (Journées de Réflexion et de Recherche sur les Sports de combats et les Arts Martiaux) qui a eu lieu à Tarbes les 1er au 02 juin 2006.
Il s'agit d'un travail de thèse encore en cours, et comme il n'est pas achevé, je ne présenterai les résultats que d'un cas.
Notre travail repose fondamentalement sur l'idée que l'enseignant se réfère toujours à quelque chose qui donne du sens à son enseignement. La référence est définie par Quillet (1985) : « action de se rapporter à une chose, à un texte, à une autorité ».
En effet, « aucune recherche ne peut éviter, à un certain moment, la question de la référence, dans la mesure où le savoir transmis par l'enseignant se réfère le plus souvent à un déjà-là » (A. Terrisse 2001). Nous postulons que le savoir de référence instaure un rapport à chaque étape de la transposition didactique et du traitement didactique opéré par l'enseignant , auquel il ne peut échapper. Le choix de l'activité karaté n'est pas innocente dans la mesure où son statut « à part »,ses spécificités, s'intègrent parfaitement à notre objet de recherche.
En effet, le karaté est avant tout une activité qui est peu enseignée et peu représentée dans le cadre des formations continues des enseignants. Le karaté est aussi une activité bipartite : à la fois sport de combat avec une dimension sportive et moderne mais encore art martial avec sa dimension traditionnelle, d'art de la guerre, de méthode de combat et de formation de l'individu.
Elle est considérée comme très éducative du fait des valeurs de maîtrise de soi, de respect et d'abnégation qu'elle véhicule.
C'est enfin une activité composée de styles différents (Shotokan, Shito ryu, Gojuryu,Kyokushinkai…) qui sont parfois antinomiques. Il s'avère en effet que ces écoles, bien qu'elles fassent toute partie de la famille karaté do, n'ont ni les mêmes fondements techniques, ni les mêmes approches stratégiques.
De ce fait, les modes de transmission du savoir sont variables d'une école à l'autre dans la mesure où l'entraînement est plus orienté sur certains aspects que sur d'autres (qui le travail des katas dans une option traditionnelle, qui l'apprentissage des fondements du combats dans une option plus compétitive).
Nous sommes donc en présence d'un karaté pluriel. Cette pluralité va générer des expériences différentes chez les pratiquants et orienter les conceptions de l'enseignement à dispenser.
De ce fait, les références vont être multiples. Cela nous amène à donner notre définition de la référence qui est à la fois emprunte de l'expérience de pratiquant et des conceptions de l'activité à enseigner.
Notre objet de recherche se centre alors sur la recherche de traces du savoir de référence (SR) de l'enseignant, que nous allons extraire par l'analyse des écarts entre le savoir à enseigner(SAE) et le savoir réellement enseigné (SRE). Cette quête des rapports entre SAE et SRE nous amène à poser la question de recherche suivante : en quoi une pratique enseignante renvoie à une référence, et laquelle ?
Ce travail de recherche s'installe donc à la fois dans une démarche clinique, car l'étude se fait au cas par cas mais aussi dans une posture didactique car elle intègre l'apport de preuves, qui renvoient aux traces que l'on cherche dans toutes les communications de l'enseignant (écrites dans les préparations de leçons et orales au cours même de celles-ci), au cours des différentes phases de la méthodologie qui sera développée plus après : le déjà-là, l'épreuve et l'après coup.
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